Meta Mark Z

à quelques heures de l’investiture de Donald Trump pour son deuxième mandat présidentiel, nous sommes en plein dans une guerre idéologique au sein d’un ère de transformations mondiales qui toucheront plus que les quelques 12 millions de followers de la page de Joe Biden et les quelques 35 millions de celle de Donald J Trump sur leurs pages Facebook respectives.

Il faut avoir le courage de se dire la vérité. dixit Edouard Philippe. Les autres réseaux sociaux made in France ou Europe sont mignons tout au plus. Qu’ils existent, tant mieux. Mais nous avons beau avoir suffisamment de compétences dans nos pays européens, il sera objectivement 100 % impossible de créer quelque chose de l’ampleur de Facebook sans parler de Méta (ou X, ou Tiktok etc). Que ce soit en France, dans l’UE, ou encore sur un socle infra européen collaboratif. Nos lois, nos systèmes, nos écosystèmes, ne nous le permettront jamais.

Depuis une semaine, certains, dont nombre de personnalités publiques, prennent position et attendent d’une entreprise cotée en bourse, disposant d’une masse salariale conséquente ( dans les 70.000) , mettant à la disposition du public, des entreprises et des institutions à travers le monde des solutions numériques et des plateformes sociales aussi complexes qu’avancés comme Facebook, Whatsapp, Instagram, Horizon Worlds, avec leurs API d’une complexité rare et en constante évolution, de faire en partie le travail de la Justice ou de l’Éducation où encore des médias.

Bizarre ou normal ? Une entreprise américaine, que des utilisateurs, entreprises, institutions et particuliers, NON Américaines utilisent par Choix libre et par dizaines millions, jusqu’à quel point faudrait-elle qu’elle se conforme aux lois et aux visions non américaines ?

Pour prendre un raccourci et faire simple, si quelqu’un qui vous insulte ou vous harcèle dans le métro attendez-vous que la RATP le censure ? Ah ça aurait peut-être du bipper au passage son billet valable mais hop Monsieur vous n’avez pas accès aux quais aujourd’hui, vous êtes censuré, donc vous la fermez, vous ressortez et vous allez prendre votre vélo pour vous déplacer (alors que l’on peut être harceleur et insulter tout en pédalant sur un vélo aussi?).

Ou bien préfériez-vous qu’il choppe le métro et en gardant sa liberté d’expression, s’exprime, et qu’ensuite les gens autour vous défendent ou qu’il soit puni par la justice ou qu’il soit arrêté par les forces de l’ordre ?

" P*tain d'*en*ul » de p*d* je vais te v*ol*r le tr*u du c*l , je le jure sur la tête de H*tler mon fu**er que je vais te couper la b*te et la donner à bouffer à la s*le rac* de juifs à genoux devant le gros b*de gras poilu de ce co**ard d'arabe de Mahomet aux yeux jaunes de chint*k tiktok sale communiste bouffeur de nems à la crème de ta mère la co*asse s*lop*e de ministre de mes c*ui**es de l'éducation de transsexuels que je vais br*ler vi*s dans les fours d'Auschwitz où tous ces r*ats juifs et gitans ont cramé comme des merguez plus noirs que les mamboul*s qui pu*nt la mer*e epicée dans mon hlm bourré d'immigrés où m'a foutu cette p*te de mairesse, ville des lumières , de chercheurs et d'artistes bourrée de bureaux de coworking de vaches et de veaux wokis*es trouillards crevards bouffeurs de sushis en sucre de vieux diabétiques pedo*hiles paraplégiques décrépis en Lybie Marcron c*uche avec le fils à Sarkozy Brigitte trompe la France avec Poutine et Mein K*mpf Zelenski. [ATTENTION LIMITE POST ATTEINTE] "

Imaginons-nous alors cette tirade incomplète postée par Glandorix Maximus De Gericourtepaille, utilisateur français sur Facebook et repostée par les buzzeurs du lundi. Question :

La personne a l’origine de ce post pourra-t-elle être traquée et identifiée ? Oui. Et elle pourra être condamnée dans son pays d'origine ou pas et en subir les conséquences. On passerait enfin, pour ce type de post sur Facebook, d’une censure en décembre 2024 à la possibilité d’identifier et de punir à partir de janvier 2025.

En tant qu’utilisateur, si je fais partie d'une des minorités évoquées, trans, juif, ou ministre, ou encore de plusieurs à la fois il y a de très fortes chances d'avoir déjà été victime, au moins verbale, de quelque chose de moins exagéré et alambiqué, voire plus ciblé, blessant, horrible et condamnable.

Alors je fais quoi ? Je rétorque. Je dénonce, je m’organise pour avoir sa peau, peu importe comment. Peu importe la façon ou le type de finalité. Mais je réagis. Et d’autres réagiront avec moi. Que ce soit concernant les insultes, que ce soit le Fact Checking, etc.

NB : nous sommes d'accord que, avec ses dizaines de millions d’articles dans + 300 langues et un taux d’exactitude qui dépasse les 99% , Wikipedia est le parfait exemple d’auto-régulation par ses propres utilisateurs.

Ne serait-ce pas le travail des forces de l’ordre nationaux et à la coopération internationale dans le domaine de surveiller ou de se charger à traquer ce genre d’actes et de comportements et les individus et groupes qui les colportent ? Ou encore des journalistes pour le fact checking ?

à cet égard :

Ne l’ignorons pas : google, bing, baidu, meta , x , d'ailleurs qwant, ne répertorient qu'une infime partie du web. Sur LinkedIn ou sur Facebook, ou le réseau personnel Trumpiste, aussi vastes qu’ils paraissent, en naviguant sur l’intégralité du contenu disponible, nous ne voyons pas plus du 500ième du web. Les moteurs de recherche n’indexent qu’une Très faible partie d’internet.

Il y a pléthore d'échanges haineux, pléthore de désinformation, ailleurs sur les plateformes de chat et messagerie, forums etc. Et sur des sites web non indexés.

Tout cet internet non indexé, c'est le deep web. Vous multipliez tout le répertoire de google par 100, 200, 500. Ça nous donne le deep web avec à peu près 10^21 (1 000 000 000 000 000 000 000) ou 1 000 000^35 pages web non indexées. Et là, se cachent, non répertoriés, autant de beauté inexplorée que des articles et groupes, forums, plateformes d’échange et communication, qui regorgent de ce qui serait censuré sur FB ou ailleurs dans nos démocraties. Et je ne parle du dark web, plus petit que le deep web, où plein d’autres choses fantastiques et fantasques se passent aussi.

La plupart d’entre nous, et j’imagine des lecteurs d’un billet de blog comme le mien, sont nés libres et apprécient leur propre liberté d’expression. Ils y tiennent. Bizarrement bon nombre des sources des levées de boucliers anti-Mark Z sont des personnalités qui disent défendre la liberté d’expression. Mais ils font de leur mieux pour nous convaincre des torts soit d’un Mark Z, soit d’un Elon Musk . Y voient-ils vraiment une menace ? Ou bien en profitent-ils de la notoriété de Mark Z pour prendre position et essayer de se donner une bonne image publique et persister online? ou bien leur intention est juste bonne et magnanime, et ils sont juste grossièrement ignorants ?

Quoi qu’il en soit, le souci n'est pas la liberté d’expression sans limite sur X ou sur Meta. La haine, la désinformation, les menaces ont déjà suffisamment se terrain de jeu et d’expression sur le web.

Le combat est nécessaire mais ne nous trompons pas de cible.

Enfin, si vous n'êtes toujours pas convaincus, plus rien ne vous empêche maintenant d’aller insulter Mark Zuckerberg ou bien votre gérant de cryptos sur Facebook, ou encore moi si je vous ai fait une photo dont vous n'êtes vraiment pas content.e, car en ce qui me concerne, pas question de quitter Facebook. Chaque plateforme, chaque groupe, chaque entreprise a des contraintes pour certains au bénéfice des autres. Ce n’est pas un problème. On s'adapte. Tant qu’on a le choix, tout va. Cela fait des années que je ne peux pas (et je ne pourrai toujours pas, malgré les changements annoncés par Mark) poster certaines de mes photos, dont celle-ci sans censurer bilatéralement les parties saillantes et pigmentés de la peau située sur les extrémités antérieures des deux mamelles d’une de mes généreuses modèles bien-aimés. Ni Facebook, ni les universités d'été du Medef ne la voudront probablement pas en projection pour la REF en 2025 . Est-ce que ça m'impacte la flottabilité ?

HEAVY POOL , le bog, 2017